INVESTIR EN ALGÉRIE
Investissement: mettre en place un système juridique stable et en finir avec l’influence des lobbies
ALGER- 19 Janvier 2020 Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a appelé, samedi en Conseil des ministres, à la mise en place d’un système juridique stable pour assurer une meilleure lisibilité aux investisseurs, en insistant sur l’impératif de mettre fin à l’influence des lobbies dans les politiques publiques.
Lors de ce Conseil, le deuxième qu’il a présidé depuis son investiture, M. Tebboune a mis l’accent sur “l’impératif de mettre un terme à l’influence des lobbies et des groupes d’intérêts dans les politiques publiques”, selon le communiqué du Conseil.
Il a appelé, en outre, à la mise en place d’un “système juridique stable pour une durée d’au moins dix (10) années à même d’assurer une lisibilité aux investisseurs”, l’objectif étant d’inciter les hommes d’affaires à investir en Algérie.
Concernant les importations d’équipements et de services, le président Tebboune a mis en avant la nécessité d’instaurer un “contrôle strict” afin d’éviter “les situations dramatiques engendrées, par exemple, par les appareils de chauffage”, en ordonnant une enquête approfondie à cet égard.
Par ailleurs, le président de la République a évoqué l’importance du développement des industries manufacturières, telle la transformation de l’Alfa et les industries agro-alimentaires.
Soulignant l’intérêt d’encourager l’investissement privé et de consacrer des fonds étatiques à l’investissement dans les secteurs stratégiques, M. Tebboune a recommandé un appui immédiat à l’investissement privé avec la possibilité d’accorder des incitations importantes aux opérateurs utilisant les matières premières locales.
Procéder à un état des lieux du foncier industriel
Dans le même cadre, il a soulevé la question du foncier industriel, ordonnant au Gouvernement de procéder à un état des lieux et de formuler des propositions, notamment à la lumière de l’exploitation anarchique du foncier en vue de l’utilisation rationnelle de ces zones industrielles, avec possibilité de récupérer le foncier non exploité.
M. Tebboune a également appelé à l’encouragement de la création de coopératives pour l’aménagement ou la création de nouvelles zones industrielles dans le cadre d’une nouvelle vision, avec un cahier de charges clair et précis.
En outre, il a instruit le ministre de l’Industrie et des Mines d’organiser des Assises nationales sur la nouvelle politique industrielle, auxquelles prendront part les compétences de la diaspora et les différents acteurs économiques, avec le concours d’institutions internationales, pour “l’élaboration d’une politique industrielle nationale répondant aux aspirations de la nouvelle Algérie”.
Dans le même contexte, le président Tebboune a prôné la lutte contre les importateurs qui pratiquent la surfacturation, à l’origine d’une véritable saignée des ressources en devises, à travers la criminalisation de ces pratiques.
Le Conseil des Ministres a achevé ses travaux par une communication faite par le Ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l’Economie de la Connaissance sur les perspectives de développement de son secteur.
Le plan d’action envisagé prévoit notamment l’élaboration d’un projet de loi visant la création et la définition du label institutionnel de la start-up algérienne et la labellisation des incubateurs suivant les standards internationaux ainsi que la mise en place d’un système de financement spécifique.
Il prévoit également une série de mesures incitatives d’exonérations fiscales au profit des start-up et des investisseurs, y compris ceux de la diaspora.
A cet égard, M. Tebboune a ordonné l’élaboration d’un “programme urgent” pour les startups et les petites et moyennes entreprises (PME), notamment la création d’un Fonds spécial ou d’une banque destinée à leur financement.
Il a également ordonné l’organisation d’Assises nationales avec la participation des compétences nationales, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, avec le maintien et la redynamisation du dispositif Ansej.
Il a chargé le Premier Ministre d’élaborer un mécanisme pour le suivi de l’opération de numérisation des institutions de l’Etat.
APS, 19 Janvier 2020
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